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Mes pensées du jour - Page 13

  • Affirmation

    Je suis souvent surpris de voir à quel point les gens affirment qu'ils savent, que c'est juste ou faux ou que d'autres ont tort. Souvent installés dans un scepticisme permanent, ou au contraire forts d'une culture sans faille, les "Dartagnan" de la Vérité assènent leurs coups mortels aux analyses trop rapides, aux articles de vulgarisation, à la pensée qui se cherche. Je suis étonné de lire des notes et des commentaires aussi catégoriques faisant soi-disant apparaitre la Vérité au grand jour, au préalable cachée et inaccessible au commun des mortels. Chacun se fait découvreur de la Vérité, elle apparait,  resplendissante, mise au jour dans son habit de virginité, exhibée par tel ou tel propriétaire. Pour ma part, j'ai tellement de difficultés à l'approcher que je suis étonné que d'autres sachent déméler autant de liens complexes avec une facilité déconcertante. Sans doute n'ai-je pas la bonne technique...

  • Après la découverte

    Après une phase de découverte du monde plus ou moins satisfaisante, on préfère souvent se contenter, par économie,  par la suite, de la représentation du monde qui nous est proposée. On s'aperçoit assez vite que les deux visions, intérieures et extérieures, ne correspondent pas forcément et la faute est souvent rejetée, à tort, sur ceux qui tentent de transmettre cette connaissance. La confusion facile est ainsi faite entre la transmission d'un sens possible, le sens lui-même et le fait que sans travail intérieur, aucune compréhension du monde ne peut être entamée. S'en suivent toutes les possibilités de manipulation par le premier discours venu, un rejet de toute forme de compréhension, ou l'affirmation de certitudes érigées en vérités absolues.

  • Auto-définition ?

    Quel mal se donne-t-on pour satisfaire à des critères entièrement définis pas les autres.

  • La tyrannie addictive du remplissage

    Remplir,  ingérer, sans cesse, partout, tout le temps, remplir le manque, l'espace disponible, parler, combler le vide angoissant. Telles sont les tyrannies addictives modernes que l'on nous fait prendre pour le chemin du bonheur. Exister c'est faire du bruit, remplir, être vu, apparaitre, témoigner, dire, voir. Que ne ferait-on pas pour exister dans cette foule indivise, que ne ferait-on pas pour bénéficier de sa parcelle de distinction ? Faire plus que l'autre, parler plus fort, avoir plus raison, dire encore, sans retenue, exhiber son corps, ses idées, son âme, ce que l'on fait tous sans retenue sur nos blogs. Et tout ceci dans l'attente de plus de quelquechose et de moins d'autre chose. Et puis chercher à atteindre le bonheur en remplissant notre corps et notre esprit de promesses de satisfaction que nous sommes, chacun d'entre nous, bien seuls dans notre coin, à croire, renfermé notre solitude individuelle entretenue par l'espoir d'une transcendance matérielle, toujours, toujours plus, pour goûter à l'illusion d'une joie trop fugace pour être appréciée. On se mêt en sur-saturation, insassiables, remplis de remplissages, on se gave comme des oies, incapables de faire machine arrière de nous dire que trop c'est trop et que moins c'est mieux. Incapables de nous sortir de notre addiction rituellement célébrée sur des chemins préformés, incapables de mettre un frein, comme emportés par un tsunami post-moderne de la peur  de l'aspiration du vide. Exister c'est saturer, c'est être saturé, c'est se saturer, plein de tout, de n'importe quoi, pourvu que le vide soit comblé, même le stress, de l'insatisfaction à revendre, tout est bon apprendre, il faut remplir d'urgence, de choses à dire, à faire, a entendre, vite tout de suite, ne pas différer. Les réservoirs doivent être pleins, jamais, vides, ni même entre deux. Etre en état de vigilence permanente, en état de sur-activité, pressé, encourageons-nous, existons. Et puis devenir apathique, blasé, trop rempli, fatigué, en excès et se dire que tant de choses nous manquent... Et puis faire le vide, s'échapper, nous échapper, vite, totalement, parfois, souvent, toujours. Etre absent, parfois, souvent, toujours, à nous, aux autres.

    La tyrannie plutôt que l'ennui. ( Je ne sais plus de qui c'est ! )

  • Température, entropie, écologie, économie

    1) Que les choses soient claires, la température ne se mesure pas comme la taille ou la masse à partir de 0, c'est l'écart de températures qui se mesure. Personne n'a jamais été jusqu'au 0 Kelvin absolu pour planter une sonde qui n'existerait d'ailleurs pas, car à cette température le mouvement étant impossible ( cela emettrait de la chaleur ! ), la matière aurait une bien pâle figure.

    2) De l'observation que le chaud va toujours vers le froid et non le contraire, qu'un verre brisé ne se reconstitue jamais, est née l'entropie, une quantité physique qui ne se mesure pas mais dont on peut estimer les variations. L'entropie est difficile à cerner mais sa variation assez facile à comprendre. En fait tout système isolé ( qui n'a pas d'échange de flux énergétique vers l'extérieur ni de matière ) va tendre à homogénéiser son état c'est à dire à passer d'un état très structuré à un état qui l'est moins. De l'eau chaude et de l'eau froide donnent une eau homogène et tiède. Le café chaud va parvenir à la température de la pièce. L'entropie mesure donc la capacité qu'a un système à se désorganiser, c'est a dire de passer d'un état bas fortement organisé, une bûche ( état bas ) vers la bûche brûlée, les cendres  ( état haut ). On imagine bien que l'on ne peut refaire brûler une deuxième fois les cendres pour obtenir de la chaleur. On dira que l'entropie du système a augmenté. La matière transformée est perdue ou si elle est recyclée, elle ne pourra l'être jusqu'à l'infini car l'entropie du système dans laquelle elle se trouve ne fait qu'augmenter et à un moment l'écart ne sera plus suffisant pour la transformer. De plus dans toute transformation, il y a perte irrémédiable due au sytème et à la transformation, aucun système ne peut générer autant d'énergie qu'il en consomme, ainsi tout concourt à l'augmentation d'entropie. Seule des transformations dites adiabatiques ( très lentes et très faibles ) peuvent économiser l'accroissement d'entropie. Donc inoxorablement l'entropie d'un système isolé augmente, affaiblissant le pouvoir de transformation de la matière et homogénéisant les écarts de température. Il est de plus en plus difficile de briser du verre au fur et à mesure qu'il est brisé en petit morceaux et impossible de revenir à un état café chaud, lait froid après mélange.

    3) Ainsi si nous appliquons tout ceci au système Terre supposé isolé en matière première, la quantité de matière première va inoxorablement diminuer jusqu'à un minimum et ne plus être utilisable et la capacité de recyclage va s'amenuiser au fur et à mesure de son utilisation. De plus, en matière d'énergie, les nombreuses réactions à la surface de la terre provoquent un accroissement de l'entropie du système et donc une modification de sa température. Et c'est ici me semble-t-il qu'il y a quelques confusions qui se glissent dans les raisonnements. Ce n'est pas tant l'augmentation de température, ou du moins est-elle là pour nous rappeler que rien n'est stable, ce que d'aucuns aimeraient nous faire gober, mais une homogénéisation des températures sur la terre qui est à craindre. En effet supposons un instant que la température soit constante sur la terre, quelle vie serait possible ?

    4) Partons maintenant de la fin du film, dans 2 milliards d'années, le soleil ayant grossi tel un ballon de baudruche qu'il cuira la terre comme un poulet au grill. A cela 3 possibilités, on est parti d'ici, on n'a pas pu partir ou on a déjà disparu ! Remontons un peu avant selon le principe de l'augmentation d'entropie inéluctable. Il n'y a plus ou plus guère de matières premières sur terre à consommer, la température sur terre s'est homogénéisée et il ne reste plus que les sources d'énergie liées aux variations climatiques dues à la rotation de la terre et au flux solaire, les autres ne sont plus disponibles. On peut espérer que l'humanité aura réussi à vivre jusque là sachant qu'elle aura du faire face aux risques nucléaires de guerre et de radioactivité, aux virus, à la montée des eaux, peut-être à la raréfaction de l'oxygène ?, à la raréfaction des sources énergétiques fossiles, de l'eau de source ( il y aura moins d'alimentation des sources par les glaciers qui auront fondus ) et à sa propre bétise. Mais quelle sera la température moyenne du système Terre homogénéisée – Soleil ? ( c'est une question si quelqu'un sait, je veux bien la réponse !). C'est cela qui conditionnera la vie future, sera -t-elle froide, chaude, trop froide, trop chaude pour l'homme ? Dans tous les cas dans l'immédiat en attendant la montée des eaux, l'accroissement de la vitesse d'augmentation de l'entropie terrestre ne peut aller de pair qu'avec une augmentation des échanges thermiques. Ceci ne peut avoir lieu que par augmentation de la convection, c'est à dire du vent.

    5) Ce que je peux donc prédire de façon certaine hormis que l'homme à un penchant naturel à se balancer ses poubelles sur la tête mais ça ce n'est pas nouveau, c'est  d'une part que les vents vont augmenter et d'autre part que les fondements de l'économie me paraissent bien fragiles en terme de prédictibilité puisque l'on est déjà incapable de quantifier les échanges thermiques au niveau des océans alors quand l'économie prédit, nous sommes à la limite de la cartomancie. Ce que je peux aussi prévoir, c'est qu'il y aura ( peut-être a-t-elle déjà eu lieu ) une montée proportionnelle à la croissance de la pollution visible des néo-spiritualités ayant pour cheval de bataille la pureté ( et lorsque l'on donne un balai au cerveau de l'homme, ce n'est pas toujours pour le meilleur ). Et comme l'homme à un penchant naturel à priviligier le visible, il semble que l'humanité va s'engouffrer la tête la première dans une lutte pseudo-climatique dont la réponse finale est dans la loi entropique et va continuer à négliger son stock de matières premières au nom d'une sacro-sainte néo-idéologie. Alors moi je me dit que , si l'homme à de la chance, il reviendra aux bons vieux moulins parce qu'en ce qui concerne les moulins à parole, on est servi ! Et moi je ne vais pas céder une fois de plus à la culpabilité du péché économico-écologiste après celle du péché originel car on est vraiment bien peu de chose.